Office Ivoirien des Sports Scolaires et Universitaires

Michel Platini, président de l’UEFA (Panoramic) - Giorgio Perottino / Insidefoto/Inside / Panoramic

Les sanctions prévues contre le PSG font grincer des dents, y compris d’autres présidents de clubs de L1.

«UNE ÂNERIE», «contre-productif». Le président des Girondins de Bordeaux, Jean-Louis Triaud, n’a pas mâché ses mots au sujet du fair-play financier, mesure qui impose aux clubs d’équilibrer leurs comptes.

Comme lui, d’autres voix se sont élevées contre ce dispositif pour dénoncer ce qu’elles considèrent comme une injustice. Celle de sanctionner les clubs qui investissent, comme le Paris SG ou Manchester City, et d’épargner ceux qui ont accumulé les dettes. «Il est louable de vouloir qu’aucun “monarque” richissime à la fortune non contrôlée achète tous les meilleurs joueurs avec ses milliards, explique au Figaro Bernard Caïazzo, président de l’AS Saint-Étienne. Mais enfin, est-il normal que les dettes d’un club puissent être équivalentes à son chiffre d’affaires?»

Sans le nommer, le vice-président de l’Union des clubs professionnels de football (UCPF) vise le Real Madrid, le club ayant généré le plus de recettes au monde (518,9 millions d’euros). À l’inverse, sa dette culmine à 500 millions.

Or, si l’on se rend sur le site Internet de l’UEFA, il est clairement dit que «le fair-play financier a pour objectif d’améliorer la santé financière générale du football européen». «Il faudrait ajouter une ligne dans le texte stipulant que la dette d’un club ne puisse pas dépasser un certain pourcentage de son chiffre d’affaires», suggère Bernard Caïazzo.

De son côté, le PSG a enregistré, en 2012-2013, un déficit de 3 millions d’euros. Un chiffre qui devrait gonfler de 100 millions pour la saison 2013-2014 en raison de la décote, décidée par l’UEFA, du même montant, du fameux contrat signé entre le club parisien et l’office de tourisme du Qatar (QTA).
Le Paris SG et Manchester City sanctionnés

Mais sur quels critères se base l’UEFA pour prendre une telle décision? Est-ce à Michel Platini ou aux experts de l’UEFA de dire à une société combien elle doit dépenser? Autant de questions qui posent la question du non-respect de la libre circulation des capitaux, principe fondamental du droit européen. «J’espère que l’avocat belge qui a porté l’affaire devant les tribunaux aura gain de cause et fera sauter ce truc qui me paraît totalement dépassé», affirme Jean-Louis Triaud.

Pour l’heure, comme Manchester City, le Paris SG fera partie des neuf clubs sanctionnés. Bernard Caïazzo a sa petite idée pourquoi. «Le Bayern Munich est un club que j’admire beaucoup mais qui ne veut pas accepter qu’un État étranger puisse posséder un club», déclare-t-il. En Allemagne, aucun club de football n’a, en effet, le droit d’être détenu majoritairement par un actionnaire étranger. Au Bayern Munich, ce sont les supporteurs les actionnaires majoritaires.

«Le fair-play financier pose la question de savoir quel football voulons-nous pour les années à venir. Voulons-nous un système capitaliste où la finance prend le pas sur le sportif?», conclut Bernard Caïazzo.

Par Guillaume Errard, 08-05-2014